Bonus à l’achat, exonération de TVS, coûts de maintenance réduits presque à néant, multiplication des bornes de recharge dans les espaces publics, etc. : tout porte à croire que l’électrique se crée une place dans les flottes professionnelles. Avec 17 130 véhicules immatriculés en 2018, l’électrique
représente désormais 2% des parcs professionnels en France et enregistre une nette progression ces derniers mois (OVE). Quels sont les coûts liés, en comparaison avec les véhicules thermiques ? Dans quels cas est-il financièrement intéressant d’opter pour l’électrique ?
Comparaison des coûts
En se basant sur les prix publics des constructeurs, la comparaison des prix d’achat rapporte que le véhicule électrique est 1.5 fois plus cher que le véhicule thermique. S’y ajoute le coût de l’installation d’une borne électrique (700€ en moyenne).
Suite à une étude réalisée avec les données d’un parc géré par FATEC Group, la comparaison du coût de maintenance entre une voiture électrique et une voiture thermique a révélé 2 constats : en considérant leur utilisation sur des durées de contrat égales, la voiture électrique indique des coûts de maintenance 4 fois moins importants ; tandis que l’analyse au kilomètre parcouru affiche des coûts de maintenance identiques. La différence de coûts sur la durée s’explique en partie par le delta du kilométrage (l’électrique ayant roulé 4 fois moins que la thermique sur un contrat de 3 ans). De plus, en comparant les dépenses de maintenance entre une Zoé et une Clio, et entre un Kangoo électrique et un Kangoo thermique, on constate que les visites de maintenance ont été bien moins nombreuses durant la vie du véhicule électrique.
Dans un même parc, les 325€ moyens dépensés en 3 ans au garage pour un véhicule électrique concernent certainement un changement de pneus ; contre des dépenses abondantes pour des pièces mécaniques des voitures diesel et essence.
L’électrique trouvant son utilité sur des trajets courts, le kilométrage de l’électrique reste moins important que la thermique. Néanmoins, la différence de coût d’entretien s’explique également par la composition technique du véhicule électrique nécessitant moins d’entretien. Par exemple, « leurs boîtes de vitesse automatiques comportent peu de pièces mécaniques complexes risquant de casser. L’embrayage, la ligne d’échappement, les filtres à particules, la courroie de distribution n’existent pas dans le moteur électrique ; tandis qu’ils coûtent très cher à l’entretien d’un moteur diesel ou essence », explique Jean-Guilhem de Lanlay, commercial et spécialisé sur les questions de l’électrique chez FATEC Group. D’autre part, le système de freinage dit « dynamique » permet d’utiliser l’énergie cinétique (l’élan de la voiture) pour recharger la batterie, créant un effet de résistance magnétique qui ralentit le véhicule. Les externalités positives de ce freinage à récupération d’énergie sont doubles : l’autonomie du véhicule est augmentée de 10% et les plaquettes de frein sont à peine sollicitées.
Enfin, une estimation calculée selon les données de parcs gérés par FATEC montre que l’énergie d’une voiture électrique (recharge + batterie) coûte en moyenne 11.41€ aux 100 km parcourus contre 8.69€ pour une voiture diesel (moyenne de consommation à 6.25L/100 et tarif moyen du diesel à 1.39€/L). La recharge électrique a un coût moyen de 2.90€ ;
s’y ajoute le coût moyen de la batterie de 8.41€/100km (calculé selon les loyers de Renault). A la location, les constructeurs proposent des forfaits kilométriques annuels : dans le cas d’une Zoé achetée, pour 7 500 km parcourus à l’année, la batterie est louée 69€/mois ; pour 12 500km, 89€/mois ; etc. La location permet de bénéficier de l’assistance gratuite et du remplacement de la batterie si sa capacité est réduite à moins de 75%. Tandis qu’à l’achat, une batterie neuve coûte en moyenne 10 000€ (source : auto-moto) et bénéficie d’une garantie pour 8 ans ou 160 000km (remplacée si sa capacité passe en-deçà de 66%).
Comparaison des utilisations
Bien que les estimations de coûts soient quasiment égales, les utilisations n’en restent pas moins différentes. On remarque par exemple, que les électriques des milieux professionnels se prêtent mieux aux flottes en autopartage dont les parcours sont connus et maîtrisés, plutôt qu’aux parcours des commerciaux qui sillonnent la France. Les parcours d’un site à un autre au sein de la même entreprise ou dans la même ville sont facilement contrôlables. Dans ces cas, le gestionnaire de flotte peut s’assurer que chaque véhicule soit garé et branché à un endroit précis en fin de journée. Par ailleurs, l’électrique va réellement trouver son intérêt pour de courts trajets, remplaçant des véhicules thermiques qui roulent peu et dont l’entretien et l’approvisionnement en carburant sont contraignants pour tous.
Néanmoins, les réalités d’usage réservent parfois des surprises. On peut citer le cas d’une entreprise de BTP qui décide de substituer les électriques aux voitures diesel allant du bureau aux chantiers, sans anticiper le fait que ses ouvriers nocturnes aient l’habitude de s’éclairer avec leurs phares de voiture : une technique qui fonctionne avec le thermique, mais qui vide la batterie de l’électrique en quelques temps. Dans un autre cas, les salariés autorisés à rentrer avec leur véhicule de service chez eux n’auraient aucun moyen de recharger la voiture chaque soir.
Enfin, outre le confort et les économies générées, l’électrique peut également être une manière de faire passer un message par l’entreprise. Un patron qui se déplace en Tesla, un site silencieux, des bornes de recharge devant l’entrée des locaux : ils sont autant d’éléments qui peuvent contribuer à une image de marque, à une conviction d’écoresponsabilité assumée par un groupe économique ; et de surcroit participent au confort des salariés.
Témoignage FATEC
« Pour mettre en place des véhicules électriques, il faut d’abord s’interroger sur l’utilisation, les parcours, les distances et les routes que l’électrique empruntera, en envisageant tous les cas de figure », conseille Aurélie Carayon, directrice de clientèle chez FATEC Group.
De manière régulière, FATEC Group mène des études analytiques sur les dépenses et les habitudes d’utilisation des véhicules de ses clients pour optimiser leurs coûts.